Si l’on pose cette question à notre profession, nul doute que le mot « sonomètre » ressortira de manière quasi systématique.
Certes, l’outil est indispensable pour objectiver des situations sonores et quantifier les phénomènes. Mais « indispensable » ne veut pas dire « le plus efficace ». En effet, l’évolution des appareils de mesure intègre de plus en plus de technologies, voire « d’intelligence » selon les termes consacrés : c’est vrai et c’est particulièrement utile.
Mais cela implique des mises à jour, des vérifications, des calibrations, des réparations, de l’entretien, du temps de prise en main… et du remplacement en cas de vétusté. Bref, un temps conséquent et de l’énergie consacrés à autre chose qu’à la mission principale de mesure (sans parler du coût).
A l’inverse, le bon vieux mètre de maçon, que l’on achète une fois dans sa vie et que l’on garde précieusement dans son sac d’intervention toute sa carrière, fait preuve d’une efficacité redoutable et sans faille : information rapide et toujours fiable ! Certains se le transmettent même sur plusieurs générations ; comme François-Xavier, ingénieur acousticien dans nos équipes, qui tient le sien de son grand-père qui l’avait acheté dans les années 1980.
Une époque où les sonomètres ressemblaient à quelque chose comme l’objet ci-dessous (crédit photo BKSV.com).
Certes, le mètre de maçon ne permettra pas de mesurer des niveaux sonores mais il va s’avérer indispensable pour compléter le constat ou le diagnostic d’une situation sonore et préciser quelques « à-côtés » nécessaires pour la compréhension des phénomènes acoustiques.
La technologie nous fait gagner du temps, de la pertinence et de la valeur ajoutée (lorsqu’on sait l’utiliser) mais elle apporte également son lot de contraintes à ne pas occulter ! Loin d’être une fin en soi, elle doit s’adapter aux enjeux et non l’inverse.